La renaissance du garage Citroën

Il fait partie de ces projets architecturaux d’envergure qui auront marqué l’année 2015. L’immeuble Citroën de Lyon, véritable navire de béton et de verre, inscrit depuis 1992 aux monuments historiques a fait l’objet d’une rénovation totale. Histoire d’une renaissance.

Inauguré en 1932 par André Gustave Citroën, pionnier de l’industrie automobile, l’immeuble Citroën de Lyon situé dans le 7ème arrondissement était à cette époque la plus grande station service du monde. Un quadrilatère de 130 mètres de long et de 52 mètres de large présentant 6 000 m2 de glaces et vitrage et une surface de 31 500 m2 sur 5 étages.

Pour l’architecte Maurice Jacques Ravazé, qui dirigea de 1923 à 1934 le service d’architecture de la société Citroën, l’ambition est de montrer les pulsations de l’édifice, son activité interne. Ainsi, les piliers porteurs en béton armé font des rez-de-chaussée donnant sur les rues de Marseille et de l’Université deux immenses enfilades de vitrines offertes à l’exposition des modèles de la marque. Le bâtiment fait les beaux jours de la firme Citroën puis de PSA Peugeot- Citroën jusqu’en 2011, date à laquelle il est proposé à un concours de promotion-conception.

L’équipe composée de 6ème Sens, Sud Architectes et Cécile Rémond, architecte du Patrimoine, remporte la consultation et en 2011, 6ème Sens acquiert le bâtiment. Citroën devient locataire de la majeure partie du rez-de-chaussée pour sa concession et les étages sont réhabilités à usage de bureaux. Les sociétés Alep Architectes et Sud Architectes intègrent l’équipe de maîtrise d’oeuvre.

Désormais baptisé New Deal, le bâtiment converti en bureaux, conserve par sa qualité de restauration, son identité d’origine signée par les talents d’architecture et de créativité

de Monsieur Maurice-Jacques Ravazé, de Monsieur Jean Prouvé et de Monsieur André Citroën.

Ce projet, d’une très grande complexité a nécessité un investissement de 33 millions d’euros, l’intervention de 21 bureaux d’études, la collaboration de la Conservation Régionale des Monuments Historiques (CRMH), des Services Territoriaux de l’Architecture et du Patrimoine (STAP), l’intervention de huit architectes (dont trois Architectes des Bâtiments de France), la permanence sur le chantier de 6 ingénieurs et le savoir-faire quotidien de 250 personnes.

Les premiers occupants ont déjà emménagé : Citroën au rez-de-chaussée sur 5 000 m2, l’Inseec, une école de management, commerce et communication au 3ème étage et Santé Vet, spécialiste des assurances et mutuelles pour animaux, au 4ème étage.

Pour Jean-Pierre Gagneux, directeur général de 6ème Sens, ce navire de 32 000 m2 de béton, verre et métal représente « un lieu magique que tous les Lyonnais connaissent et une merveilleuse aventure entrepreneuriale. Un lieu qui conserve son activité et ses caractéristiques historiques, dont les rampes frappées des chevrons de la marque, les volumes, les plafonds en béton armé, simplement peints en blanc, et les ferronneries façonnées par le célèbre designer Jean Prouvé. »

Chiffres clés et partenaires

• 31 500 m2 rénovés dans le centre de Lyon, dont 16 000 m2 de bureaux.

• Prix moyen de la commercialisation : 210 € HT/ m2/an.

• Coûts des travaux : 33 M€. • 8 architectes, dont 3 du Patrimoine,

21 bureaux d’étude, 250 ouvriers et 6 ingénieurs en permanence sur le chantier.

• 1 édifice de béton et de verre de style Art déco offrant un hall grandiose de 18 mètres de haut.

• Construction : Eiffage

• Principaux architectes : Sud Architectes, Alep Architectes et Cécile Rémond.

By : Sophie GUIVARC’H

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