Si je vous dis Bensimon ? Cela vous évoque indiscutablement la tennis iconique qui depuis 30 ans est portée par toutes les générations, se décline en une multitude de coloris et que l’on conserve affectueusement dans son armoire.
Mais qui se cache derrière cette pièce incontournable des garde-robes casual ? A l’occasion de la présentation de la collection printemps été 2016, Serge Bensimon m’accueille en toute simplicité dans le concept store lyonnais avec la générosité et l’affection qui le caractérisent. Alors qu’il redécouvre avec plaisir l’univers de sa boutique de la rue Auguste Comte, Home autour du Monde, il admire la mise en scène et prend quelques clichés… On devine la passion qui l’anime. Et lorsque je lui demande ce dont il est le plus fier je ne suis pas surprise de l’entendre dire « je suis comblé lorsque j’entre dans mes boutiques ! » Serge Bensimon, autodidacte et précurseur, se remémore le temps où il écumait les puces et les surplus avec son père à la fin des années 70. C’est alors qu’il tombe avec son frère sur un énorme stock de tennis militaires américaines destinés à la gymnastique. Blanches à l’origine, ils ont l’idée géniale de les teindre en une multitude de couleurs. Aujourd’hui la tennis Bensimon demeure un objet de collection qui se réinvente au fil des années, se pare d’imprimés originaux et est régulièrement relookée par des créateurs. Une histoire que l’on aime raconter, tout comme celle des chemises bleues, qu’il ramène de Pennsylvanie après avoir rencontré les communautés Shakers et Amish. Il s’inspirera également de leur mobilier pour créer des pièces en bois ancien modernisées. Car Serge Bensimon ne se cantonne pas à la mode, lui qui « a une idée toutes les 5 mns » ouvre en 1989 sa première boutique « Home Autour du monde ». Précurseur, Serge Bensimon est l’un des premiers à présenter objets de décoration et vêtements dans un même espace. Il y décline tout un univers métissé, un certain « lifestyle ». Fidèle à sa philosophie, il propose une mode et des pièces intemporelles, de qualité que l’on garde longtemps, sans se soucier des tendances. « Je veux me différencier, l’identité et l’ADN de Bensimon se résument dans l’envie de se faire plaisir. » Si ses collections sont renouvelées tous les 6 mois, certains « must have » demeurent célèbres. Des pièces iconiques à l’instar des House Cases, ces rangements en nylon qui se déclinent en différentes tailles et couleurs et se transforment en poufs une fois remplis. « Nous avions des cartons au bureau et avons eu l’idée d’utiliser le nylon des sacs pour ranger les affaires. Des housses qui ne prenaient pas la poussière et étaient faciles à transporter. Il ne nous restait plus qu’à nous amuser en imaginant toutes sortes de modèles ! » Guidé par son feeling, ses rencontres et ses coups de coeur, Serge Bensimon s’inspire de ses voyages au Japon ou encore dans les contrées américaines. Et lorsqu’il est dans les murs de son entreprise, tel un patriarche, il veille affectueusement sur ses équipes. « Bensimon c’est comme une grande famille ». Mais c’est aussi un chef d’orchestre exigeant qui « ne lâche rien et porte un regard sur tout ! » Son seul regret, constater que la plupart des gens ne connaisse qu’une infime partie de l’univers Bensimon. Et pourtant la marque bénéficie d’une notoriété grandissante notamment à l’international. « En Corée je suis une star, toutes les femmes m’embrassent lorsqu’elles découvrent qui je suis ! » ajoute-t-il amusé. Il est vrai que cet homme inspiré est attachant, à l’image de sa marque éponyme.
Reportage : Sophie GUIVARC’H – Photos : ©Bensimon
