Olivier Charrier « L’art de vivre à la Lyonnaise »

Découvrez Olivier Charrier, fondateur de One Two Trees, un atelier d’ébénisterie et d’architecture d’intérieur. Dans cette interview, il partage avec nous son parcours, ses projets innovants. Plongez dans les détails de ses ambitions et de sa créativité sans limites.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ? 

J’ai une formation en ébénisterie et j’ai créé mon entreprise, One Two Trees, en 2009. Nous sommes spécialisés dans la restauration de mobiliers anciens et la réalisation d’agencements sur mesure pour les particuliers et les professionnels. Fort de mes 15 ans d’expérience en design d’espace et en création de mobiliers, j’ai récemment lancé ma marque d’architecture d’intérieur, Apto. Cette nouvelle aventure me permet de concevoir des environnements à la fois fonctionnels, esthétiques, confortables et parfaitement adaptés aux besoins de chacun.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’architecture ? 

Mes études en ébénisterie, et plus particulièrement en histoire de l’art, m’ont donné envie de pratiquer ce métier comme il l’était au XXème siècle : en tant que chef d’orchestre de l’habitat, intégrant divers savoir-faire comme l’horlogerie et la tapisserie d’ameublement. Suite à mes études, j’ai naturellement poursuivi avec un Diplôme des Métiers d’Art, ce qui m’a permis d’aborder l’espace de manière plus globale, au-delà du simple mobilier.

Quels sont vos passe-temps et centres d’intérêt en dehors de votre travail ? 

J’aime beaucoup chiner et faire des Lego

Comment décririez-vous votre style personnel en matière de style architectural ? 

Je suis un véritable fonctionnaliste ; je dessine pour répondre à un besoin précis. Je ne pense pas avoir un style particulier. J’apprécie autant de travailler sur des intérieurs baroques que sur des projets très contemporains.

Parlez-nous de votre projet actuel ou à venir / de votre dernière réalisation ? 

L’un de nos récents projets concerne la boutique Opticien Luneder à Quiberon. Nous avons été sollicités pour repenser l’ambiance et la déambulation de cet espace. Le défi principal était de trouver un équilibre entre fonctionnalité et originalité graphique, tout en intégrant certains codes industriels sans tomber dans la caricature.

Finalement, nous avons proposé un espace plutôt classique, en utilisant des matériaux raffinés et des lignes sobres pour mettre en valeur les produits. Nous avons puisé dans nos référentiels classiques pour évoquer l’univers industriel avec des éléments comme l’acier laqué, des couleurs sombres, des photos en noir et blanc, et du béton. En parallèle, nous avons sélectionné des matériaux plus aboutis, comme le noyer français, qui présente un veinage très graphique.

Avez-vous des influences particulières dans le monde de l’architecture ? 

En tant que technicien, j’ai un véritable attachement pour les prouesses techniques, qu’elles s’expriment à travers une profusion de décors ou la sobriété des lignes. J’apprécie autant le Bauhaus et l’architecture de Rietveld que le travail de Mallet-Stevens ou Saarinen.

Avez-vous un projet que vous aimeriez réaliser un jour ? 

Le projet idéal pour moi serait de collaborer avec des clients ayant une sensibilité particulière pour le patrimoine existant, qu’il soit architectural, mobilier ou décoratif. Cela me permettrait de travailler à la manière des grands ensembliers du XXème siècle. Réaliser une étude complète comme Hector Guimard, qui proposait à ses clients des projets clés en main allant du bâti à la vaisselle, en passant par le mobilier, les céramiques, les vitraux et les motifs des tapisseries, serait un véritable bonheur.

Pouvez-vous nous parler de quelques lieux qui vous ont marqué sur le plan architectural (à Lyon et dans le monde) ? 

La rénovation du Lingotto à Turin, ancien site industriel de Fiat, est un projet qui me plaît énormément. Ce bâtiment à vocation industrielle a été repensé pour accueillir de nouvelles activités telles que l’hôtellerie, une galerie marchande, un musée et un palais des congrès. Certains éléments architecturaux ont été laissés bruts, comme la rampe hélicoïdale et la piste sur le toit, afin de conserver une trace du passé.

Y a-t-il des tendances qui vous parle plus en ce moment ?

En tant que chineur compulsif, le concept de cabinet de curiosités m’a toujours fasciné. C’est une manière unique de raconter des histoires. L’intérêt principal réside dans le contenu plutôt que dans le contenant, ce qui permet d’intégrer ces cabinets aussi bien dans des intérieurs très contemporains que très classiques. Ils mettent en valeur une infinité d’objets avec des matières, des couleurs, des textures et des nuances variées.

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By : Léna Mairey & Olivier Charrier

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